Il était une fois, une petite cale .....

Historique

Petit retour en arrière

Avant sa construction, l'accès à la mer se faisait en bout de la route départementale, à peu de chose près à l'endroit où elle sera construite plus tard.

L'accès à la mer était rendu nécessaire pour les agriculteurs qui récoltaient le varech leur servant d'engrais pour leurs terres. Le dernier, dont j'ai le souvenir, c'est Emile HERVIEU de la Basmonterie. Il remontait aussi des pouques de lichen avec son banneau et sa jument rousse, lichen qu'il avait ramassé sur les zones découvertes lors des grandes marées

L'endroit n'était pas facile car très escarpé et parfois il était nécessaire de donner quelques coups de pioche pour en améliorer le passage

Les tempêtes grignotant la côte chaque année, l'accès à la mer devenait difficile. Les quelques bateaux, qui déjà étaient amarrés au Caban, étaient mis à l'eau à un autre endroit, car l'accès au Caban était impraticable.

Ainsi, cette cale est construite dans les années 1970 à l'initiative de la commune de Digulleville qui la finance. C'est l'entreprise LE CALVEZ qui procède à la réalisation. Elle est conforme aux plans établis et semble de très bonne qualité.

Hélas, c'était sans compter sur les caprices de la mer, qui lors de la première tempête, enlève le galet qui affleure le niveau du bas de cette cale à sa construction, créant une marche de un mètre vingt environ. Autrement dit le beau joujou est inutilisable. Les techniciens n'avaient pas du tout pensé que le niveau des galets était fluctuant au gré des tempêtes. Incroyable.

La mairie constatant le fait, dans l'urgence, allongea la cale pour rejoindre le niveau du sol. C'était un ajout, une mauvaise greffe. A chaque fois que la mer enlève du substrat,  il faut combler avec du béton. Ce n'est qu'une rustine et Il y eut beaucoup de rustines.

En 1998, malgré le renfort d'un entreprise qui confectionna la dernière rallonge, mais dont la prestation était là aussi de bien piètre qualité, c'est pour cela que nous la nommerons pas, il fallait se rendre à l'évidence que cela ne pouvait plus durer. Néanmoins, nous pouvions mettre nos bateaux à l'eau mais que de gâchis, pour cette cale loupée au départ, réalisée sans concertation avec les gens qui pratiquent la mer à cet endroit. Depuis la création de notre association en 1992, nous attirons l'attention les élus de la commune à de nombreuses reprises sur l'état de la cale. Ceux-ci en sont bien conscients, mais entre réparation et reconstruction, la décision est longue à être prise.

Enfin, par délibération du conseil municipal du 31.01.2014  le projet de rénovation de la cale est décidé et lancé. L'ancienne cale sera enlevée et reconstruite au même endroit. Notre association sera étroitement associée au projet. Promis juré.

Donc tout va bien,  nous avons bon espoir que tout ira vite et que dés l'été 2015 ou 2016 nous pourrons disposer de cet équipement tant souhaité.

Hélas, il nous faudra déchanter, le dossier tarde à être monté. 

Bref, le temps passe et comme soeur Anne nous ne voyons rien venir. En 2015, des difficultés apparaissent avec les appels d'offres des entreprises concurrentes. A cela, vient se greffer le recours d'un organisme lié  à une entreprise de travaux publics qui conteste les appels d'offres et demande des comptes à la commune.
Le dossier est repris à son début et sera maintenant géré par Rémy LEBOULENGER et Joël EQUILBEC, tous les deux conseillers municipaux de DIGULLEVILLE.

En 2015, alors que l'on nous assure que tout avance, renseignement pris auprès de la DDTM, il s'avère qu'aucun dossier n'a été déposé pour la réfection de la cale. Les rustines devenant de plus en plus nécessaires,  l'association, bien que ce n'était pas son rôle, a du y mettre du sien en y faisant des réparations à l'aide des adhérents, il est vrai avec du ciment fourni par la commune pour faire le béton.

En 2016, avant l'assemblée générale, nous apprenons que le  projet de réfection de la cale, s'il fait bien l'objet de la préoccupation de la municipalité est actuellement au point mort.

Tous les ans, il  nous faut demander des renseignements sur l'état d'avancement du dossier afin de pouvoir informer les adhérents de l'association. On nous rassure mais on voit bien que ce n'est pas une préoccupation prioritaire.

En 2017, la commune nouvelle de LA HAGUE est créée et nous craignons fortement pour l'avenir de la cale. On se divise la tâche entre la commune déléguée et la commune nouvelle de LA HAGUE. On ne sait plus bien qui fait quoi. A partir de ce moment là, les informations sur le dossier étant déjà extrèmement rares deviendront totalement absentes. Je me souviens avoir vu l'implantation future de la cale sur plan, une seule fois à la Mairie de Digulleville.

Des plans sur l'implantation actuelle de la cale sont établis par les services techniques de la commune nouvelle et à mon avis complétement inutiles.

On  nous balade. Selon la mairie, c'est un dossier compliqué à mettre en oeuvre avec l'Administration. Cette dernière a bon dos, à notre sens,  car celle-ci fait valoir ses remarques et donne son avis lorsque le dossier est entre ses mains et à partir seulement de ce moment. En fait comme dans beaucoup de dossiers qui traînent, et à défaut d'explication raisonnée, il faut toujours trouver un bouc émissaire.

Le temps passe et en 2018, nous apprenons qu'une demande administrative est faite en vue de déterminer si une enquête d'utilité publique est requise ou non.
Ainsi, à l'assemblée générale de 2019, la dernière que je présiderai, Rémy, conseiller municipal nous informe que ce ne sera pas nécessaire. Ouf, on gagnera au moins 6 mois, mais bon, nous avons appris à faire preuve de patience car nous ne sommes plus à quelques mois près.

En novembre 2019, des sondages du sol sont effectués et le choix de l'entreprise nous est connu. Il s'agit de l'entreprise COLAS qui effectuera les travaux. Il nous avait été promis que l'entreprise choisie le serait en fonction de ses compétences en matière de travaux maritimes. On se rend compte qu'il n'en sera rien. En effet, il a été préféré d'attribuer ce marché à l'entreprise COLAS bénéficiant déjà d'un contrat de travaux avec la commune nouvelle.

Premiers coups de pioche.

Enfin, après des années de tergiversation, de promesses et de jérémiades, enfin, enfin, les premiers coups de pioches sont donnés et l'espoir est grand pour tous les plaisanciers du Caban de pouvoir disposer d'une cale digne de ce nom pour l'été prochain.

En janvier 2019, l'entreprise est sur place avec ses engins de travaux publics, camions et pelleteuses. Le chantier se met en place.

29.01.2020 - 31.01.2020 - Photos 2020.01.29 Cale du Caban (1) à 2020.01.31 Cale du Caban (7)
La première besogne est de démolir l'ancienne cale. Avec son pic hydraulique, la pelleteuse a fort à faire tant le béton d'origine est solide. Elle en viendra à bout et le 31.01.2020, l'emplacement est propre. Le terrassement continue et se trouve prêt à recevoir la toile géo-textile.

03.02.2020 - 05.02.2020 - 2020.02.03 Cale du Caban (1) à 2020.02.05 Cale du Caban (3)
L'emplacement nettoyé, il est procédé à la mise en place de la toile géo-textile. Celle-ci est recouverte d'un lit de pierres consistant à tenir la toile en place et préfigurant la base pour soutenir les  plaques de béton qui constituerons la descente.


En se rendant sur place pour faire les photos afin de vous informer du déroulement des travaux, votre ancien président constate que l'orientation de la descente en direction du Nord/est est bien étrange.
En effet, elle devrait être tournée vers le nord/ouest, c'est à dire en direction de l'amarrage de nos embarcations, afin de faciliter l'accès à l'estran avec les véhicules  et bateaux. Malgré cela, si on se réfère aux photos sur place, on voit bien que la direction de la cale va vers le rocher du Caban et non pas vers les Herbeuses.
Pourtant ce ne sont pas les mires électroniques à laser reliées par GPS aux satellites, d'une valeur de 12 000 € dit-on, qui manquent. A la méthode des anciens un seul cordeau aurait suffit pour se rendre compte de l'alignement fantaisiste et de sa pente.

Nous pensons que les services techniques n'ont pas pris en compte la particularité ici, que la mise à l'eau se fait majoritairement à marée basse et non pas lorsque la mer est haute à partir de la cale, comme à Omonville la Rogue par exemple.

Le nouveau président est avisé de cette bizarrerie et après l'avoir constaté lui aussi, provoque une réunion avec les maîtres d'oeuvre.

05.02.2020 - 2020.02.05 Cale du Caban (3) à (6)
Le président, le trésorier, avec la responsable des travaux de la commune nouvelle et le chef de chantier, conviennent qu'une modification est nécessaire. Mais, comme rien n'est simple, il faut refaire l'implantation et remettre tout cela sur papier. Il faudra quelques temps en plus pour remettre tout à niveau, refaire des visées de lunettes. Un contre temps de plus, mais il serait dommage de laisser la cale orientée telle que prévu en faisant ainsi un ratage de plus,  qui malheureusement ne sera pas complétement évité in-fine.

05.02.2020 - 09.02.2020 - 2020.02.05 Cale du Caban (7) à (8)
La mise en place du lit de pierre entoilée de géo-textile se poursuit et se trouve achevée.

09.02.2020 - Coup de tabac. 2020.02.105 Cale du Caban (3) à (21)
Dans la soirée et toute la nuit, un fort coup de vent, de sud/ouest en tempête, avec rafales enregistrées à GOURY à 117 km/h à 19 heures, met à mal tout le travail accompli. Le lit de pierres avec le géo-textile est arraché. Le remblai est expédié, éparpillé, sur le parking.

Ce coup de tabac met un coup d'arrêt à la poursuite des travaux. Il faut, en effet refaire les plans et procéder à la confection des plaques en béton qui constituerons la descente.

Le chantier est mis en sécurité. De gros blocs de pierre sont mis sur la descente afin de prévenir les accidents.
Espérons que tout reprendra vite car nous aurons besoin de cette cale pour mettre nos bateaux à l'eau vers la mi avril pour certains d'entre nous.

Hélas, un autre intervenant s'invite sur le chantier comme si cela ne suffisait pas. Je veux parler du COVID 19.

 

LE COVID 19 s'en mêle.

17 Mars 2020 au 11 Mai 2020.
La France entière est confinée. L'accès aux plages interdit. Tout s'arrête. C'est le confinement  avec ses mesures accompagnantes strictes sur le plan sanitaire.

A la sortie du confinement, le besoin de retourner en mer avec nos bateaux se fait sentir. La solidarité entre nous joue comme à l'accoutumée et Patrick, le président, utilise ses engins de chantier pour nous aider à mettre les bateaux à l'eau à partir de la descente de la marette. Qu'il en soit ici remercié chaleureusement.

02.06.2020. 2020.06.02 Cale du Caban (27) - 2020.06.10 Cale du Caban (3)
Les travaux reprennent. La zone est nettoyée, les pierres et le géo-textile posés auparavant, mais complétement arrachés, sont retirés et le plan de descente est de nouveau surfacé. Le point d'amarrage au plus bas est profondément enterré afin de prévenir les futurs affaissements de sol. Enfin, le lit de pierre avec le géo-textile est en place et attend la pose des plaques de descentes.

17.06.2020. 2020.06.17 Cale du Caban (1) 2020.06.24 Cale du Caban (25)
Venant de LE HAVRE, une grue de grande capacité est sur place. Avec l'aide de cet engin, les ouvriers posent les plaques, les unes après les autres, constituant le chemin de descente.
Les plaques sont réunies entres elles au moyen d'un fort ferraillage et le tout est enrobé dans le béton.
Malheureusement, La finition en bas de descente n'est pas le fort de cette entreprise. En effet, la portée étant trop longue pour la grue, pour qu'elle puisse déposer les deux plaques finales, il est décidé de terminer à la toupie de béton. Je dirais qu'on emploie la méthode ancienne, c'est à dire qu'on remet une rustine comme au bon vieux temps. On ne pourra jamais sans passer !

La cale est quasiment terminée. Reste la jonction entre le parking et la rampe en béton.

En bas de cale, côté ouest, on remarque un arrêt net et franc du béton. Ceci constitue un obstacle à la mer et il est à craindre qu'une nouvelle marche s'installe par effet d'affouillement et nous gêne à l'avenir pour la mise et le retrait de nos bateaux.
Je le signale au chef de chantier qui a l'habitude de me voir sur place prendre des photos et me dit que lui et ses ouvriers repartent pour CAEN vendredi prochain en fin de semaine prochaine.
Il me fait savoir que si les responsables de la commune sont d'accord, il pourra arranger le bas de la cale en biais pour que cette marche ne puisse survenir par affouillement. Le président de l'APPC que je contacte fait le nécessaire auprès des services de la commune et dans les jours qui suivent, après creusage de cette zone et ancrage de barres de béton un ajout est réalisé constituant ainsi la dernière et ultime rustine.

Enfin il est procédé à la remise en place des blocs de protection le long de la cale et les enrochements sont réajustés partiellement.

Epilogue de la construction - 2020.10.04 Cale après la tempête (1) à (4)

Nous ne le savons pas au juste, mais selon quelques indiscrétions, la facture serait de 250 000 €. Avec une telle somme, on était en droit de s'attendre à  un résultat de professionnels et non pas d'amateurs. Bref tout le monde s'accorde, plaisanciers, visiteurs, professionnels de travaux publics, pour dire que c'est du travail bâclé et ne ressemblant pas à des travaux réalisés par des spécialistes de travaux maritimes.

Cela est si vrai qu'à la suite d'un nouveau coup de vent en octobre 2020, un bloc de pierre de près d'une tonne protégeant le bord de la descente a été déplacé empêchant tout accès à la mer. C'est le président de l'APPC avec son tracteur qui enlèvera avec difficulté cet obstacle conséquent; Depuis, plusieurs autres blocs ont été déplacés par les coups de vent. CQFD.

 

 

PARKINGS

Le parc à plates annexes.

05.08.2020
La cale étant terminée, l'entreprise s'attaque à la réalisation du parc à annexes et à la réfection du revêtement du parc de stationnement.

Le parc à annexes.
En 2013, l'association APPC constitue le dossier de renouvellement de la concession d'occupation temporaire du domaine public maritime. 
Au courts de l'instruction de ce dossier, la DREAL exigea que les plates puissent être remisées sur un emplacement en dehors du sentier du littoral, où nous avions l'habitude de les amarrer.
Cette exigence étant un préalable à la délivrance positive de leur avis, la commune de Digulleville proposait de constituer ce parc à annexes sur une partie de l'espace vert leur appartenant.
Les travaux pour la confection de ce parc à annexes sont donc réalisés à l'issue de la finition de la cale d'accès au Caban.

Le parking public.
Faisant partie intégrante du projet de la rénovation de la cale du Caban, ce parking se voit recouvrir d'un  bi-couche goudronné pour effacer les traces du temps, des travaux et des tempêtes passées.

Toute ressemblance avec des faits qui se seraient produits à cet endroit ne sont pas nés d'une imagination délirante, mais relatent la stricte et malheureuse vérité.

JCC
Ancien président APPC

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 10/04/2025

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